Grève des femmes
Historique. Tout simplement. On attendait une vague, ce fut un raz-de-marée violet. La 2e Grève des femmes a dépassé les attentes les plus folles. Avec une participation de bien plus de 500 000 personnes, le 14 juin 2019 entre ainsi « dans l’histoire de la Suisse comme la plus grande action politique depuis la grève générale de 1918 » selon l’USS. C’est ce qui ressort de son bilan basé sur les chiffres certes sujets à discussion mais qui disent le succès de la mobilisation : 70’000 à 160’000 personnes à Zurich, Lausanne (entre 40’000 et 60’000), Bâle (40’000) et Berne (40’000) et Genève (20’000). Plus de 10 000 personnes à Fribourg, Sion, Bellinzone, Lucerne, Neuchâtel ou Winterthour.
Des rues rebaptisées avec des noms de femmes, des tracts distribués tôt le matin dans les grandes gares par le SEV qui a également organisé un radiobalett à Berne et Zurich. Des brunchs, chants, ateliers, débrayages et discours. Des pancartes plus inventives les unes que les autres revendiquent contre le sexisme, les différences salariales, la division des tâches, les violences sexuelles et domestiques. Un silence à 15h24 – l’heure où les femmes ne sont plus payées - puis une clameur et des sifflets. Un ras-le-bol festif et une énorme détermination.
L’égalité de traitement doit avancer. Et dans les transports ? Il faudra rapidement des modèles de travail à temps partiel, des possibilités de flexibilité négociées, des mesures pour les interruptions de carrière, des modalités pour des congés parentaux, des solutions pour le partage d’emploi, la mise en place de solutions de garde en cas de maladie d’enfant. Cela s’accompagne d’une meilleure protection contre le licenciement en cas de maternité, ainsi que des mesures efficaces contre le harcèlement sexuel au travail. Les femmes écrivent l’histoire. Une puissance insoupçonnée s’est révélée et l’ordre patriarcal se fissure.
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