Un regard sur l'avenir de la mobilité
Ruedi Blumer, président ATE Suisse
Le réchauffement climatique menace – Agir est un devoir, en particulier dans la mobilité
Face au réchauffement climatique qui progresse et touche toute la planète, il est urgent d’agir. L’Accord de Paris sur le climat a défini les objectifs minimaux. Le réchauffement ne doit pas dépasser 1.5% par rapport à l’ère préindustrielle. En Suisse aussi, il faut réduire à zéro les émissions de gaz à effet de serre et ceci sans compensation à l’étranger.
Le trafic routier et aérien provoque aujourd’hui 40% des émissions de CO2. Il est évident qu’il y a là un levier important pour résoudre le problème.
Sous le concept « Mobilité 4.0 », on traite souvent de thèmes comme la voiture autonome, les chaînes logistiques interconnectées, les systèmes de transport de personnes intégrés ou le trafic par drones. Cela montre l’étendue du thème et la pénétration de la numérisation dans la vie privée et professionnelle. C’est cependant souvent une vision très technique, une vision trop technico-mystique. Il est aussi important et nécessaire de remettre en cause de manière critique nos habitudes, notre attitude d’insatiables, notre façon de consommer, notre trop grande empreinte carbone.
L’ATE, l’Association transports et environnement, fête cette année son 40ème anniversaire. 40 ans pour l’Homme et l’environnement !
Ce slogan est toujours valable. Le réchauffement climatique et toutes ses conséquences négatives met en évidence pour l’ATE le fait que des changements radicaux de comportement sont urgents et indispensables, en particulier dans la mobilité. Cela passe en priorité par la réduction du trafic, puis par le transfert modal et enfin par l’amélioration du type de mobilité.
Voici comment, en tant que président de l’ATE, je réponds à la question du SEV : « Comment, du point de vue de votre organisation, voyez-vous idéalement la mobilité en 2040 ?
- En Suisse il n’y a plus de vols intérieurs.
- Les onze aérodromes régionaux sont tous supprimés et leurs pistes sont renaturées.
- Dans le monde entier, le nombre de vols en avion a été réduit de moitié par rapport à aujourd’hui. Monsieur et Madame Suisse ont réduit les leurs de 75%. Actuellement ils volent deux fois plus que nos voisins d’Allemagne, de France, d’Italie ou d’Autriche et dix fois plus que la moyenne mondiale.
- Il n’y a plus de compagnies aériennes low-cost comme EasyJet. Les billets d’avion coûtent plus de 2 fois plus cher qu’aujourd’hui. Dans le monde entier, des impôts et des redevances notables sont perçus sur le kérosène ; pour une part ils reviennent à la population, l’autre part allant à la construction et à l’entretien d’infrastructures de transport libres de carburants fossiles comme des chemins pour piétons, des pistes cyclables ou l’amélioration des offres de trams et de trains.
- Les trois-quarts des ménages dans les villes et les agglomérations ne possèdent plus de voiture.
- Les appartements sans place de parc sont devenus à la mode.
- Dans toute l’Europe, il y a plus de trams, de trains et de trains de nuit.
- L’objectif de transfert de la route au rail pour les marchandises au Gothard a été dépassé et dans tout le pays un transfert modal important a eu lieu.
- Plus de la moitié des véhicules utilitaires fonctionnent avec des moteurs à hydrogène.
- Les distances entre les lieux d’habitation, de travail, d’achats, de loisirs et de vacances se sont réduites de manière importante.
- Les gens choisissent généralement leur moyen de transport en pensant au climat. Dès lors la voiture (partagée) n’est choisie que si plusieurs personnes ou du matériel encombrant doivent être transportés.
- Les voitures privées sont mues par batteries, celles-ci sont rechargées par du courant vert.
- Les quotes-parts d’utilisation des infrastructures routières se sont tellement modifiées que 40% des routes des villes et des agglomérations sont parcourues à vélo ou à vélo électrique.
- Les centres villes sont sans voitures et la vitesse maximum est de 30 km/h à l’intérieur des localités.
- L’énergie et par conséquent les transports sont nettement plus chers qu’aujourd’hui. On transporte moins de personnes et moins de marchandises. Les redevances d’incitation avec restitution à la population récompensent une utilisation parcimonieuse de la mobilité.
Ce sont mes 15 réponses à la question de l’organisation idéale de la mobilité en 2040. Nous devons apprendre à renoncer, à dépasser nos habitudes si elles sont néfastes pour le climat. Ce n’est que comme cela que nous éviterons la catastrophe climatique. Il s’agit de l’avenir, des bases existentielles de notre jeunesse. Ce qui aujourd’hui, pour beaucoup d’oreilles, paraît relever d’idéaux utopiques sera dans 20 ans une question de survie, un choix entre la vie et la mort – pour l’humanité, les animaux et l’environnement !
Les vacances sont nécessaires, elles sont importantes pour notre santé, notre équilibre et notre bien-être. Mais se rendre en avion dans un pays lointain n’est pas une solution. La valeur de récupération de vacances en Suisse ou dans un pays voisin est généralement plus grande. Bonnes vacances sans bouchons !
Daniel de Roulet, New Alliance
En 2040 il ne reste en Suisse que deux villes où les transports publics ne sont pas gratuits, Genève et Lugano. Il faut dire que dans ces deux villes, ceux-ci avaient été privatisés et les entreprises propriétaires s’imaginaient pouvoir encore gagner beaucoup d’argent sur le capital investi. Ailleurs les choses ont été plus simples. On a commencé par distribuer un abonnement général à tous les jeunes de seize à vingt ans, puis le même abonnement à tous ceux qui signaient l’engagement de se passer voiture pour trois ans. Et ainsi de suite jusqu’à ce que tout le monde reçoive le fameux abonnement en complément d’un revenu universel généralisé.
Sur le réseau ferroviaire, la première classe a été abolie ou plutôt offerte à tous avec une augmentation notable du confort.
Les autoroutes qui traversaient le pays ont été reconverties pour permettre aux vélos, trottinettes et autres nouveaux modes transports doux de circuler sans entraves. Les piétons ont eu partout la priorité.
Une exception folklorique a été très discutée. Le premier avril de chaque année, les anciennes autoroutes ont été pour un jour rendues aux voitures pour que tous les nostalgiques des années 20 puissent s’y aventurer sous leur propre responsabilité sans aucune limitation de vitesse. Ce jour-là tout le réseau autoroutier est livré aux courses les plus folles. Certains passionnés atteignent des vitesses de plus de 300 km/h de moyenne entre les échangeurs d’Olten et de Berne.
D’ailleurs les voitures, il en reste quelques-unes et si vous voulez aller chercher votre princesse à la gare pour frimer, vous pouvez facilement vous procurer une Rolls Royce blanche d’un très vieux millésime.
Les compagnies de chemin de fer ont été regroupées avec les autres compagnies de transport (téléférique, avions, bus, taxis, etc.) en un consortium d’intérêt public, décentralisé géré par une délégation de citoyens. Chaque région a son conseil de mobilité qui discute de la planification et de l’entretien du réseau sur la base des données numériques publiques, celles que les GAFA recueillaient avant qu’elles ne soient reprises en main par la société civile.
Comment en est-on arrivé là ? Au début des années 2020, l’urgence climatique ayant été déclarée en Allemagne et en Hollande, en Suisse aussi les parlements cantonaux et nationaux ont réclamé sous la pression des jeunes l’application de mesures qui permettent le retour de la neige sur le Plateau suisse au moins un jour par année.
Au contraire des prévisions alarmistes qui craignaient une augmentation du trafic de marchandises, celui-ci est en train de se réduire et les calculs experts annoncent une division par dix voire par cent du volume des biens transportés par rapport à celui de 2015, sans aucune réduction de notre confort, bien au contraire. Plus besoin de faire circuler des aliments qu’on produit sur place, des matières premières recyclées et des objets manufacturés qui voyageaient aux quatre coins de la planète.
Concernant les déplacements de personnes, les choses ont aussi beaucoup changé depuis vingt ans. Les déplacements quotidiens entre le lieu de travail et le domicile sont désormais réduits en fréquence et en distance grâce à une politique d’aménagement du territoire intelligente et l’abaissement du temps de travail loin des habitations. Le système de mobilité à la demande est en train de se généraliser. Grâce aux outils électroniques, les trains, les taxis, les bateaux et autres moyens de transport sont bientôt tous programmés pour que chaque vœu de déplacement ou de voyage puisse être satisfait dans la demi-heure. Si je veux aller de Carouge à Grenoble, le système me propose le moyen de transport le plus économique en fonction du nombre de passagers qui émettent le même vœu. Si c’est en train, je peux m’attendre à une voiture panoramique pour admirer le paysage et une cuisine gastronomique me sera servie pour que j’apprécie le voyage. Mais peut-être que se sera en minibus voire en dirigeable. De toute façon il n’y a plus d’horaire préétabli, tout se fait selon la demande du voyageur. L’écobudget par habitant, c’est-à-dire la pollution raisonnable qu’engendre ce nouveau mode d’habiter et de se déplacer a été graduellement réduit en vingt ans et chacun peut voir que cela s’est fait sans misérabilisme et sans rien sacrifier du plaisir à vivre sur cette Terre.
Les emplois dans les transports de personnes ont beaucoup changé. Beaucoup moins de personnel est occupé à la maintenance et au nettoyage en raison de la robotisation, mais d’autant plus à l’accueil et aux égards dus aux passagers. Les chauffeurs de taxis ou de bus en ville se sont mis au service du public qu’ils guident et accompagnent.
En somme, en cette année 2040 la convivialité est en bonne voie et depuis, qu’il n’y a plus de titres de transport, les derniers contrôleurs grincheux ont pris leur retraite.
Et pour plus de détails :
https://newalliance.earth/a_proposal.pdf
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Bea Heim, CiTrap
Mobilité 2040 et ce que nous pouvons apprendre de l’iPhone
Comment aurons-nous organisé notre mobilité en 2040 ? Je ne le sais pas. Ce que je sais en revanche : en 2040 le trafic sera convivial, durable et neutre sur le plan climatique. Ou alors il aura disparu. Parce que nous ne pouvons pas nous permettre autre chose. A tout point de vue : sur le plan économique comme sur le plan écologique. Ce que j’écris paraît apocalyptique. Mais c’est juste le contraire. Celui qui veut prédire l’avenir devrait se souvenir avec quelle rapidité les choses ont changé par le passé.
Même si je ne sais pas comment la mobilité se présentera en 2040, je sais avec quoi nous téléphonions il y a 21 ans – je sais surtout qu’il n’y avait pas d’iPhone. Le premier modèle est en effet arrivé sur le marché il y a 17 ans. Et cela a changé le monde. En l’an 2000, un kilowattheure de courant solaire suisse coûtait environ 1 franc, aujourd’hui c’est en moyenne 15 centimes, avec une tendance à la baisse. Deux exemples parmi tant d’autres qui montrent à quelle vitesse les technologies se développent et, si les temps (et les conditions-cadres) sont mûrs, s’implémentent.
En matière de mobilité, nous avons actuellement deux problèmes principaux : les surfaces consacrées au trafic sont trop grandes et la part des véhicules qui provoquent des dégâts au climat est beaucoup trop importante. C’est avant tout le trafic motorisé individuel qui en est responsable : des voitures qui restent 23 heures par jour sur les places de parc et dans des garages. La recherche de places de parc dans les villes cause un tiers du trafic. Cela consomme du temps de travail et du temps de vie. Et 30 pourcents des émissions domestiques de CO2 sont dues au trafic routier. Le trafic motorisé individuel est inefficace, dangereux et nuisible à l’environnement. Ce n’est pas un concept d’hier, c’est d’avant-hier.
De nombreuses personnes intelligentes réfléchissent à travers le monde sur les changements à apporter à cette hérésie. Et ce qu’ils prévoient ou imaginent sonne peut-être aussi fantastique et marqué par la science-fiction qu’en 1999 l’idée qu’on pourrait organiser toute sa vie, faire des paiements et télécommander le chauffage avec un téléphone. Qu’en serait-il si les moyens de transport individuel n’étaient engagés que quand c’est judicieux ? S’ils accomplissaient leur tâche de manière aussi efficace que possible ? S’ils étaient neutres pour le climat car propulsés par de l’énergie renouvelable ? Que l’« automobile » soit véritablement fidèle à son appellation et devienne vraiment « automatique » et que cette sorte de mobilité 2040 soit partagée et par là fasse partie des services publics ?
Qui sait, peut-être circulerons-nous d’ici peu dans nos villes dans des voitures-robots qu’on pourra commander à la minute par une application ? Au lieu de posséder soi-même un véhicule qui est inutilisé la plupart du temps, disposer d’une offre publique ? Qui sait, peut-être nous baladerons-nous dans 20 ans d’une ville à l’autre à la vitesse du son dans de petites capsules ferroviaires ? Les CFF construisent déjà en Valais un tronçon-test d’«Hyperloop» ; aux USA, Elon Musk, propriétaire des usines Tesla, projette quelque chose de semblable en dimensions beaucoup plus grandes et avec des moyens financiers considérables.
Certainement de la musique d’avenir. Encore. Et peut-être que c’est tout autre chose qui arrivera. Mais n’oublions pas l’exemple des smartphones et de leurs répercussions ! Ou la chute des prix et l’explosion de la production d’énergie solaire.
Comment aurons-nous organisé notre mobilité en 2040 ? Je ne le sais pas. Ce dont je suis convaincue, c’est que la mobilité 2040 sera plus verte que celle d’aujourd’hui, le trafic sera globalement plus écologique, consommera moins d’énergie, sera plus automatisé, les offres multimodales seront mieux interconnectées, le système tarifaire sera unifié, les trains grandes lignes rouleront plus vite et auront de meilleures performances. Le réseau ferroviaire suisse fait partie des plus denses du monde. Nos chemins de fer sont le moyen de transport le plus efficace, le plus fiable et donc le plus important. Ils sont déjà économiquement et écologiquement à l’avant-garde. Les cheminot-e-s contribuent de manière très importante à ce succès. En 2040, j’en suis sûre, en plus de toutes les avancées techniques qui se dessinent déjà et de celles que seules les chercheuses et les chercheurs ont connaissance, il faudra un service public fort et la conscience qu’une mobilité judicieuse est aussi vitale pour une société que la fourniture d’électricité et l’alimentation en eau. Pour cela il faut des personnes. Des personnes rémunérées correctement et qui ont des conditions de travail équitables. Et c’est pourquoi le SEV sera encore nécessaire en 2040 – quelle que soit la manière dont la mobilité aura évolué sur le plan technique.
Bea Heim, conseillère nationale
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Peter Goetschi, président central du TCS
Nous sommes en train d’écrire l’année 2040. L’image du trafic sera marquée par des véhicules automatisés et « volants », sur des routes décongestionnées, en souterrain, sur le sol et au-dessus. Un jeune fait ses réflexions à ce sujet.
Je discute volontiers et souvent avec mes grands-parents, nés dans les années 70, et leur demande comment c’était dans leur jeunesse ; j’entends alors des histoires passionnantes.
Il y aurait eu des camps – les automobilistes et les adeptes des transports publics – autrement dit : ceux qui se déplaçaient avec leur propre véhicule et ceux qui se déplaçaient avec de nombreuses autres personnes dans des bus ou des trains avec un horaire, ce qu’on nommait les transports publics.
Ces deux camps se seraient mêlés peu à peu – on ne se serait plus déplacé exclusivement avec l’un ou l’autre des moyens de transport mais on aurait changé occasionnellement. L’automobiliste aurait pris de temps et temps le train et les adeptes des transports publics auraient aussi parfois emprunté une auto ou l’auraient louée.
Et ensuite il y aurait eu le grand chambardement : numérisation, mobilité 4.0 et autres slogans et tendances se seraient développés et auraient mis cul par-dessus tête les représentations que se faisaient les deux camps ! La route, le rail, individuel ou en commun, public ou privé, à quatre ou deux roues ou même sans roues ? En propriété ou partagé ? Tout d’un coup cela n’intéressait plus personne. La société « multi options » était aussi arrivée dans la mobilité. Maintenant chacune et chacun pouvait choisir s’il voulait avoir sa propre voiture, son vélo, sa moto ou s’il ne s’en sortirait pas mieux en utilisant les services qu’offraient les diverses prestations de mobilité.
Les frontières entre les transports publics et le trafic individuel devinrent toujours plus floues et disparurent même totalement. Ne resta finalement que la mobilité combinée globale, comme nous la connaissons aujourd’hui.
Cette évolution n’alla bien sûr pas sans heurts et sans réticences. La numérisation faisait peur : mes grands-parents ne voulaient pas « être à la merci d’une machine », comme ils disaient ; ils n’osaient pas faire confiance à une machine autonome ! Et ils ne voulaient pas non plus que quelqu’un sache où ils allaient et comment ils conduisaient. La protection des données et leur sécurité avaient soulevé bien des discussions et des points d’interrogation.
Pour le TCS aussi, qui existait alors déjà depuis plus de 100 ans, ce fut une période captivante mais pas simple non plus. Car tout d’un coup on ne demandait plus seulement un service de dépannage excellent – non, il s’agissait maintenant de soutenir les membres dans toute leur mobilité.
Je trouve passionnantes les histoires et les discussions avec mes grands-parents. Ils ne pouvaient pas encore se figurer une mobilité automatisée et complètement multimodale. Moi en revanche j’ai de la peine à comprendre que mes grands-parents arrivaient à se démener avec un seul véhicule, devaient organiser les services de l’auto, changer les pneus deux fois par an et restaient bloqués dans des bouchons. Certains passaient leur temps à faire le taxi ou attendaient même parfois jusque tard dans la nuit pour ramener leurs enfants d’une fête. Cela dépasse tout ce que je peux imaginer !
J’apprécie, grâce à la numérisation, de pouvoir profiter d’une mobilité taillée sur mesure à mes besoins. Je peux me rendre de A à B en voiture, en train, en avion, en bus, à vélo ou à scooter, tous ces moyens que mes grands-parents connaissaient déjà. Mais aussi avec des moyens de locomotion qui étaient encore dans les limbes de leur temps, comme par exemple les drones. Je peux et je veux combiner tout cela librement, selon mon humeur et mon porte-monnaie mais aussi selon la densité du trafic et le temps dont je dispose. En fonction de la circulation prévue ou en cas d’incident, je peux changer d’itinéraire à bref délai ou changer de moyen de transport pour arriver à temps à destination. Chaque mode de transport est utilisé et exploité de manière idéale. Les bouchons et les pertes de temps ne sont presque plus à l’ordre du jour. C’est quelque chose que j’apprécie beaucoup, comme aussi le fait de pouvoir conduire moi-même une voiture de temps en temps, et ça je l’ai appris de mon grand-père.
Il y a cependant deux choses qui n’ont pas changé : d’un côté la mobilité, aujourd’hui comme au temps de mes grands-parents, est caractérisée par les découvertes, les expériences et les moments heureux des vacances, par le plaisir des loisirs et par la mobilité quotidienne liée au chemin du travail ou pour en revenir. Et pour moi d’autre part, il est important aujourd’hui encore d’avoir le TCS à mes côtés comme fidèle compagnon. Car en 2040, la mobilité automatisée et combinée n’est pas sans panne !
Et si je trouve que la mobilité 2040 est quelque chose de fondamentalement épatant, je suis certain qu’elle va encore se développer. L’efficacité et la flexibilité vont encore s’améliorer. Et ce que mes propres petits-enfants vont découvrir un jour, cela dépasse tout ce que je peux imaginer !
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Nicole Woog, Pro Infirmis
Notre vision «Mobilité 2014» prévoit que les besoins de mobilité de toutes les personnes soient pris en compte et que les transports publics comme l’espace public soient accessibles pour tous sans obstacles. C’est pourquoi en 2040 une offre de mobilité accessible, sans obstacles et couvrant tout le pays doit être à disposition de tous les groupes de population. Les personnes, qu’elles aient ou non des handicaps, qu’il s’agisse de travailleurs, de consommateurs d’offres de loisirs ou culturelles ou de simples citoyens, ont besoin d’une mobilité sans restriction.
Pour réaliser la vision « Mobilité 2040» pour tous les groupes de la population, il faut prévoir des processus de planification adéquats et préparer à temps des plans de mesures. A fin 2023, le délai légal de mise en œuvre de la loi qui a été lancée il y a 20 ans pour éliminer les inégalités frappant les personnes handicapées (LHand, 2004) sera échu. Entretemps, beaucoup de choses ont été réalisées mais on est encore loin du compte. Des évaluations montrent de grandes différences entre les divers moyens de transport comme entre les régions et cantons. Là où on a tardé à s’y mettre, il faut maintenant engager des moyens considérables.
Introduction et commentaire
Notre vision «Mobilité 2014» prévoit que les besoins de mobilité de toutes les personnes soient pris en compte et que les transports publics comme l’espace public soient accessibles pour tous sans obstacle. La mobilité est une condition importante du développement personnel et de la qualité de la vie. Les personnes, qu’elles aient ou non des handicaps, qu’il s’agisse de travailleurs, de consommateurs d’offres de loisirs ou culturelles ou de simples citoyens, ont besoin d’une mobilité sans restriction.
L’absence d’obstacle doit devenir le standard
L’absence d’obstacle signifie une mobilité plus confortable et plus sûre et garantit un déroulement efficace des transports pour toute la population. On sous-estime souvent à combien d’usagers une offre de transport bien accessible apporte une utilité notable : cela va des personnes âgées aux personnes qui fréquentent les commerces (pour le transport des achats), des personnes avec une mobilité momentanément réduite (après un accident), des personnes qui prennent soin d’autres personnes (de petits enfants, avec des poussettes, etc.) et de personnes à mobilité réduite. Une mobilité sans obstacle permet d’élargir leur champ d’action et de faciliter de manière significative leur quotidien. En 2040, une offre de mobilité facile et sans obstacle devra être à disposition de tous les groupes de population dans tout le pays. Cela veut dire des routes, des chemins, des haltes, des embarcadères, des gares et des aéroports conçus sans obstacles et des véhicules conçus aussi de manière adéquate (voitures, trains, bateaux, avions, etc.)
Vision « Mobilité 2040 »
La vision « Mobilité 2040 » inclut la mise à disposition des équipements adéquats nécessaires, des technologies et des systèmes pour permettre à l’individu de profiter de manière simple de ce qui l’entoure. Des technologies innovantes et de nouvelles formes de progrès amélioreront la qualité de vie de chaque citoyenne, de chaque citoyen et de la société dans son ensemble. Des véhicules automatisés et intelligents, répondant aux besoins spécifiques de chacun, faciliteront la vie des gens. De nouveaux systèmes de transport connectés, avec des possibilités simples de correspondance et des trajets brefs entre les moyens de transport ainsi que des systèmes d’information numériques bien connectés permettront une augmentation de la mobilité pour tous les groupes de la population.
Informations numériques et données
Les informations numériques et les données sont des composantes essentielles de « Mobilité 2040 ». Elles permettront aux usagers un accès autonome et simple à de nombreuses prestations. En 2040, les systèmes d’information pour l’accessibilité doivent être connectés, fiables et actualisés en permanence et couvrir toute la Suisse. Ils doivent être en réseau avec les systèmes étrangers et permettre des déplacements sans obstacle vers les cinq pays qui nous entourent et au-delà aussi.
Une mise en œuvre exigée dans tout le pays
Pour réaliser la vision « Mobilité 2040 » pour tous les groupes de population, des processus de planification adéquats sont à prévoir et des plans de mesures doivent être préparés à temps. Le délai légal de mise en œuvre vieux de 20 ans pour éliminer des transports publics les inégalités frappant les personnes handicapées et âgées (LHand, 2004) sera échu en 2023. Entretemps, beaucoup de choses ont été réalisées mais on est encore loin du compte. Des évaluations montrent de grandes différences entre les divers moyens de transport comme entre les régions et cantons. Là où on a tardé à s’y mettre, il faut maintenant engager des moyens considérables.
Il est important de planifier à temps
« Mobilité 2040 » comporte de grandes chances mais naturellement aussi des risques. Pour minimiser ceux-ci, il est important d’intégrer suffisamment tôt les savoirs spécialisés dans les processus de planification. L’analyse des exigences spécifiques de mobilité des groupes particuliers d’usagers doit être planifiée à temps. Il existe divers groupes d’usagers : les personnes à mobilité réduite, les personnes avec des déficits visuels, auditifs, psychiques ou cognitifs, les personnes âgées, les femmes, les jeunes, les enfants, les bébés, les personnes avec un arrière-plan de migrants et les personnes avec un handicap temporaire. L’élaboration de mesures ciblées pour répondre aux exigences de ces divers groupes d’usagers est décisive dans le processus de planification. Le but est de prendre si possible en compte toutes les demandes et de minimiser les conflits d’objectifs entre les besoins concurrents des usagers. Les obstacles constructifs n’ont la plupart du temps pas été érigés intentionnellement, ils sont souvent seulement le résultat d’un manque de compétences spécialisées et ont surgi par hasard.
Un nouveau système d’information pour des déplacements sans obstacles
Avec la prestation «Données d’accessibilité numérisées», Pro Infirmis construit un système d’information pour des déplacements sans obstacles. Des données fiables sur l’accessibilité d’immeubles et d’espaces publics sont récoltées dans le cadre de projets nationaux, cantonaux, communaux et régionaux. Elles seront ensuite publiées sur des portails d’accès général, comme par exemple search.ch. De nouveaux partenaires nous rejoignent continuellement. Les données récoltées doivent être accessibles le plus librement possible et être pleinement utilisables. Elles doivent être connectées à d’autres systèmes d’information pertinents et être utilisables de manière simple.
Le service de coordination « Suisse sans obstacles » soutient la branche du tourisme en mettant systématiquement à sa disposition des informations sur un tourisme et des transports sans obstacles. Elle est supportée par l’association du même nom qui réunit les acteurs importants des transports, du tourisme et des organisations de personnes handicapées de Suisse. Pro Infirmis en est une des fondatrices. « Suisse sans obstacles » contribue à une meilleure mise en réseau de tous les projets et informations sur le tourisme du futur qui sera sans obstacles.
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VöV
« Les transports publics en Suisse sont d’une qualité inégalée ». Une part importante du mérite en revient aux collaboratrices et collaborateurs de la branche car ceux-ci s’identifient aux transports publics. L’UTP apprécie beaucoup leurs prestations. C’est pourquoi un partenariat social bien vécu est de la plus grande importance pour les entreprises de transport. Il n’y a pas de raison que cela change à l’avenir. Ce qui changera en revanche, ce sont les défis. La branche des transports publics est convaincue que ces défis seront maitrisés avec les collaboratrices et collaborateurs.
L’Union des transports publics UTP félicite le SEV pour son centenaire et se réjouit de continuer à collaborer avec lui, au-delà de 2040 également.
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